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un arbre...
13 janvier 2008

dépression

Ces pas résonnaient dans la maison vide. Son mari était parti avec sa fille la laissant seule  avec elle-même en cet instant déjà si sombre. Elle avant souhaité de la solitude mais elle regrettait un tel isolement. Le bruit de ses talons heurtant le carrelage était un supplice mais elle ne parvenait pas à rester immobile. L’enterrement avait prit fin, solennel, sobre…pathétique à son goût. Quelques phrases, des condoléances et des larmes n’étaient pas suffisantes pour oublier qu’elle venait de perdre sa mère. Discrètement, une amie lui avait donné une boite de gélule, «  au cas où … » avait-elle ajouté. Elle les avait négligemment balancées sur la table où la boite avait roulé pour enfin tomber… un bruit qui fait encore plus ressentir l’absence de tout autre son hormis ce tac tac tac incessant et le tic tac d’une horloge quelque part dans le salon.

Elle se posa enfin sur le canapé, dans le silence obsédant, elle se prit la tête entre les mains comme pour empêcher ses sombres pensées d’en sortir. Son regard se posa sur les médicaments, elle en avala deux puis lâcha la boite, laissant se déverser son contenu sur le sol. Elle refit les cent pas, passant devant un miroir, elle vit ses yeux rouges gonflés par les larmes, son maquillage avait coulé, elle était défigurée par la tristesse. Elle se mit les mains devant les yeux pour se cacher cette vision  cauchemardesque puis les passa dans ses cheveux, elle en arracha quelques uns en laissant retomber ses bras contre son corps. Elle se rassit, puis se releva, sans cesse elle faisait le même chemin, ne pouvant s’empêcher de s’arracher les cheveux lorsqu’elle passait devant un miroir…

Elle reprit deux anti-dépresseurs quelques heures plus tard. Sa tête lui semblait légère, peut-être parce que son cuir chevelu apparaissait par endroit et qu’une quantité affolante de cheveux jonchait le sol ou bien était-ce à cause de tous ces médicaments qu’elle avait avalés ? Sans même s’en rendre compte, elle s’était endormie. Son réveil ne fut pas des plus agréables, le souvenir de la solitude, la perte de sa mère, ses cheveux sur le sol, le couteau ensanglanté…le sans coulait de ses vaines, la vie s’échappait de ses poignet entaillés…seule la mort l’enlacerait désormais.

solitude

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