Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
un arbre...
2 février 2008

la photographe

Réunion de famille. Quelle chose stupide! Quelle est l'utilité de réunir les membres d'une famille lors d'une réunion prévue d'année en année! si les repas familiaux avait une si grande importance pourquoi ne pas se réunir le jour de Noël et faire comme tout le monde un repas convivial plutôt que ces réunions mortellement ennuyeuses! Vous me direz mortel est peut être excessif mais il y a quelques années un oncle d'une branche éloignée est mort d'ennui!!
Lors de ces réunions, il était de coutume d'offrir un cadeau à chaque nouvel enfant atteignant sa majorité. Bien sur, comme rien ne tournait rond dans cette famille, la majorité n'était pas à dix-huit ans mais à vingt ans. Cela peut paraître étrange mais avec cette famille, je préfère ne pas poser de questions.
Ces réunions se déroulaient toujours de la même façon, un vieil oncle qui raconte des blagues douteuses, une grand-mère qui chante d'anciennes chansons, une vieille dame qui raconte d'étranges et extraordinaires histoires. Pas celles de princesses endormies dans la plus haute tour du château, pas celle de la demoiselle en détresse qui attend l'élu de son coeur, pas celle de la paysanne qui va épouser le prince, pas celle du crapaud qui se transforme en seigneur...aucune de ces histoires que l'on entend partout. En réalité si je venais à le coeur emplis d'impatience à ces regroupement familiaux, c'était dans l'unique but de pouvoir à nouveau entendre ses chants en fond sonore, les rires forcés et avoir en face de moi cette femme qui avait arrêter de vieillir raconter ces histoires passionnantes.

Je venais d'avoir mes vingt ans, ma majorité, j'allais recevoir mon cadeau de passage, celui qui serai le témoin de ma vie d'adulte. Mais pour moi le cadeau était cette femme au regard plein de sagesse et emplis d'une jeunesse perpétuelle. On m'appela peu après la fin du repas, les enfants encore jeunes étaient au lit depuis plusieurs heures, la conteuse avait interrompu son compte, l'oncle s'était tus, la grand-mère avait fait arrêter le joueur de flûte traversière les dernières notes cristallines résonnant encore dans le silence qui venait de faire place dans la grande pièce du salon. J'avançais, consciente que plus jamais je ne serai vue comme une petite fille au sein de cette table, plus jamais on ne négligerai ma présence... la vieille dame, celle qui raconte les histoires comme personne, me fit un de ces souris qui vous mettent en confiance, un sourir qui veut dire "avance n'ai pas peur nous sommes à tes cotés rien ne peut t'arriver", j'avançais, lentement, regardant chacun des visages des membres de ma famille...ils s'écartaient, comme dans un film, au fur et à mesure que j'avançais, un couloir s'était fait dans la foule, un corridor menant à une table ou reposait mon présent, mon passé et mon avenir.
Parce que le cadeau que l'on reçoit marque la fin d'un passé d'innocence, le présent de la vie, l'avenir qui n'est pas encore. Dit comme ça, j'ai conscience que c'est très vague mais vous allez vite comprendre. Devant moi sur cette table, reposait toute ma famille : un appareil photo. Il était très vieux et avait beaucoup servit, pour une jeune demoiselle en école de photographe, c'était un rêve qui se réalise! un oncle s'approcha et m'expliqua le fonctionnement, c'était l'oncle blagueur (personne ne connaît vraiment son nom ainsi c'est par ce surnom que tout le monde en parle), au creux de l'oreille il me dit qu'il fallait se méfier de ces objets, qu'ils volaient l'âme des humains aux moment où l'on s'y attend le moins...A ce moment, je pensais qu'il se moquait des tribus étrangères qui refusent d'être photographiées à cause de cette superstitions...

plus tard dans la soirée, j'utilisais pour la première fois mon appareil. Comme dans un film, un de ces anciens film du XIX° siècle, je recouvrais ma tête pour voir mon sujet...une fumée sortit de l'engin au moment ou j'actionnais la machine. J'entendis un cris, puis ce fut le silence le plus total, un silence lourd et obsédant. Je relevais la tête pour voir ce qu'il se passait mais plus personne n'était la...Les enfants dormaient toujours, la vieille conteuse avait refusée de faire partie de cette photo, prétextant qu'elle refusait d'être la risée de tous...après réflexion je pense qu'elle savait parfaitement ce qui allait se passer. L'oncle se tenait à ses cotés, appuyé sur sa vieille canne, un sourir sadique aux lèvres. J'avais reçu la mémoire des mes ancêtres, le passé de ces personnes dont l'âme était prisonnière, le présent à mémoriser et le futur à prévenir du danger.

negatif_1_

Publicité
Publicité
Commentaires
un arbre...
Publicité
Publicité